Je me suis souvent demandé quel était le bon moment pour la retraite. Je ne parle pas de celle dont on bénéficie après quelques années de travail forcé. Non, je parle de celle des sportifs, des musiciens... Souvent je pense, "pourquoi s'obstine-t-il (elle) ?" Vous savez, le match de trop, le concert de trop. Pourtant, certaines bravoures sont touchantes. Ainsi je me souviens d'un Jimmy Connors au bout de ces forces à Roland Garros gagnant le premier point du 5e set et abandonnant devant une standing ovation. Combien de boxeurs ont-ils été un peu trop loin... Savoir se retirer au bon moment, incroyable dilemne. Personnellement, mon souvenir du concert de Miles Davis à Niort, un an avant sa mort, me laisse une double impression. Celle d'avoir vu un concert inoubliable, historique, mais aussi celui d'avoir vu un "génie" au crépuscule de son art. J'ai l'image de ces pancartes qu'il soulevait pour présenter ces musiciens alors qu'il ne pouvait plus parler. Comment faisait-il ainsi pour souffler dans sa trompette ?
Cette image m'est revenue hier soir lors du concert d'Isaac Hayes, à Cognac, "pape" (Benoît XVI me pardonnera !!!) de la soul, rejoignant difficilement son clavier lors de son entrée sur scène. J'ai peur que ma mémoire ne retienne "que" cette image alors que le concert n'était pas si mal que ça !!!
Entre le génie et le ridicule, le fossé est parfois étroit...
e.g